Depuis plusieurs mois je constate une dégradation de la sécurité dans notre pays. Partout en France nous reviennent les mêmes expériences de collègues maires dont les communes sont confrontées à des délits de plus en plus violents (vols à main armée, agressions sur personnes, trafics en tous genres).
Les derniers chiffres montrent que ce n’était pas une vue de l’esprit et prouvent à nouveau que notre pays a renoué avec une augmentation certaine de la violence.
Dans ce contexte, les décisions du gouvernement de supprimer 5000 postes de policiers en 2009 est incompréhensible. La conséquence est simple, le concours de Gardien de la Paix prévu cette année vient d’être « reporté » par le Ministère de l’Intérieur. Pire, plus de 2000 jeunes gens reçus en 2008 restent en attente de place dans les écoles. Il y aurait aussi 1000 élèves gendarmes dans la même situation. Quatre écoles de gendarmes fermeront le 1er septembre et des coupes sombres sont en cours dans les centres de formation de la police.
Tout cela pour appliquer aveuglément la règle idéologique de non remplacement de la moitié des départs en retraite des fonctionnaires. J’ai toujours été favorable à une meilleure gestion des effectifs de l’Etat. Il est parfois possible de faire des économies importantes. Je le prouve d’ailleurs dans ma ville, où je n’ai pas toujours remplacé tous les départs en retraite.
Mais une telle politique doit obéir à des priorités et être mise en place avec souplesse et discernement. Si l’on regarde l’évolution des prélèvements obligatoires en France depuis des années, on s’aperçoit que les dépenses de l’Etat stricto sensu diminuent par rapport au produit intérieur brut et que ce sont les dépenses des collectivités locales et de la sécurité sociale qui progressent.
De surcroît, l’Etat régalien (police, justice) est particulièrement mal loti en France par rapport, par exemple, à l’Angleterre et à l’Allemagne. Il serait donc temps d’ouvrir un vrai débat sur le niveau des prélèvements obligatoires et sur les domaines auxquels doivent s’appliquer les réductions de dépenses.
Si on continue à déshabiller notre police, on aura de très graves difficultés. Sauf à se résoudre à voir les collectivités les plus riches se « payer » des polices municipales coûteuses et à accepter le développement des sociétés de sécurité privée avec tous les risques que cela comporte.
Notre pays a plus que jamais besoin d’un Etat fort, bien doté face à la criminalité organisée qui tisse sa toile dans une Europe sans frontières. Une fois de plus l’amateurisme et la naïveté des dirigeants français sont accablants.
Je publierai à la rentrée nos propositions très concrètes pour renforcer l’Etat républicain.
NDA